Découvrir la physique avec Star Wars

«Il existe un art, ou plutôt un truc, pour voler : Le truc est d’apprendre à vous jeter par terre, tout en ratant le sol.»  (Douglas Adams)

Dans la série des vulgarisateurs scientifiques, laissez-moi vous présenter Roland Lehoucq : astrophysicien travaillant au CEA sur la topologie cosmique, agrégé de physique, ancien élève de l’École normale supérieure, professeur d’Humanités scientifiques à Sciences Po Paris, et enseignant la relativité restreinte et la physique nucléaire à l’École polytechnique… ouais, le gars pèse un peu ! Roland Lehoucq est passionnant, et surtout connu pour ses vulgarisations ludiques : il aborde des œuvres de fiction avec un regard scientifique et ébauche des théories sur la base de nos connaissances actuelles afin d’envisager des explication à des phénomènes apparemment surréalistes. Il vous expliquera ainsi, équations à l’appui, comment fonctionne la Force, un sabre laser, ou encore quelle taille a l’Etoile Noire ! (si, si, c’est important…) Son livre Faire des sciences avec Star Wars est entièrement gratuit ! Mais si vous avez un peu moins de temps, ou si vous souhaitez profiter de sa passion communicative, je vous invite à regarder une de ses conférences :

Il a abordé bien d’autres thèmes : vous trouverez aisément d’autres conférences sur Avatar ou Interstellar par exemple. Après ça, on comprend un peu mieux la physique : « Au lieu d’un grand flou noir », on voit « un grand flou lumineux. »

La bulle

Il y a quelques années, je vous avais parlé de Eli Pariser, qui a été un des premiers à nous alerter sur le danger des « bulles de filtres » : le fait que les informations qui s’offrent à nous sont aujourd’hui sélectionnées par des algorithmes complexes, qui tendent à conforter nos opinions, nos croyances, tout en excluant les avis contradictoires qui nous auraient permis d’élargir notre perception du monde. Au final, on ne voit plus que ce qui nous fait plaisir, ce qui nous rassure, dans un cercle vicieux provoquant un dangereux isolement.

Dangereux ? Oui, dangereux… car c’est probablement à cause de cela que personne n’a vu venir l’élection de Trump. Comme l’avait annoncé Michael Moore plusieurs mois avant : «Vous vivez dans une bulle, une grande caisse de résonance capable de vous convaincre, vous et vos amis, que les Américains n’éliront pas un idiot comme président».

Car à la limite, on pourrait se dire que c’est le droit de chacun de vivre dans sa bulle… mais le problème se pose lorsque ce sont les médias et les politiques qui en sont les victimes. Comme le relatait Le Monde Diplomatique : «la plupart des électeurs protestataires résident souvent fort loin des grands centres de pouvoir économique, financier, mais aussi artistique, médiatique, universitaire. New York et San Francisco viennent de plébisciter Mme Hillary Clinton ; Londres s’est prononcé massivement contre le « Brexit » en juin dernier ; il y a deux ans, Paris reconduisait sa municipalité de gauche à l’issue d’un scrutin national triomphal pour la droite».

Quelle dissonance ! Plus encore, cette bulle n’est pas un phénomène limité à ce que nous lisons sur internet, elle est aussi économique, sociale, culturelle et géographique. Si vous voulez vous en convaincre, je vous invite à faire ce « test de la bulle » en quelques questions : http://www.slate.fr/story/129419/vivez-vous-bulle#Passerletest

Moralité : sortez de votre zone de confort, confrontez vos certitudes, questionnez vos convictions !

Je vous invite par ailleurs à revoir l’allocution TED Talk de Eli Pariser (2011) :